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Classica vous présente le compositeur Joseph Hayden

NOTRE PAPA ÉTAIT UN JEUNE HOMME

 

Les projets fourmillent déjà en vue du 300e anniversaire de sa naissance,
en 2032! Mais le Père de la symphonie, papa Haydn comme disait
Mozart, reste trop mal connu, trop mal aimé, alors que son œuvre nous
accueille tous à bras ouverts, féconde, plurielle, éblouissante.

 

« Joseph Haydn a terminé sa glorieuse carrière. Par sa mort, l’Allemagne souffre à nouveau une perte nationale, car Haydn fut le fondateur de toute une époque de la culture musicale, » écrivait Georg August Griesinger au lendemain de la mort du musicien. Aucun compositeur n’a bénéficié d’une telle notoriété de son vivant, pas même Telemann, Haendel ou Gluck. Le tribut d’honneur et de vénération ne tarit jamais malgré une légère éclipse à l’époque romantique. Aujourd’hui encore, la popularité de Haydn demeure fermement établie : orchestres, solistes et formations chambristes jouent et enregistrent continûment ses œuvres, et il s’écoule rarement plus d’une quinzaine sans nouvelle parution discographique ou musicologique le concernant.

La seconde moitié du XXe siècle a été déterminante dans ce redoublement d’intérêt. L’élan est venu du monde de la musicologie. L’édition complète de ses symphonies, en 1958, a stimulé les interprètes et les studios d’enregistrement. Une première intégrale confiée à Max Goberman fut initiée puis stoppée net par la mort du chef américain, en 1962. Le cycle
fut finalement gravé par Antal Dorati, puis Adam Fischer. La publication des sonates pour clavier, par l’éditeur Wiener Urtext en 1963-64, suscita à son tour un engouement qu’illustrèrent les séries laissées par John McCabe ou Rudolf Buchbinder, puis les interprétations sur piano-forte de Paul Badura-Skoda et d’Andreas Staier. L’édition Doblinger des trios avec piano, en 1978, encouragea enfin les membres du Beaux Arts Trio à entreprendre leur propre intégrale, alors que le Quatuor Aeolian venait juste d’achever la première des quatuors à cordes jamais parue au disque (1972-1976).

Cet élan n’aurait pu naître sans l’apport d’une recherche musicologique particulièrement active, dont Howard Chandler Robbins Landon fut l’un
des principaux artisans. Non content de proposer une somme en cinq volumes (Haydn: Chronicle and Works, 1976-80), il fonda la Haydn Society en 1949 à Boston et Vienne avec la volonté de promouvoir une meilleure connaissance du musicien. Le Joseph Haydn Institut suivit, à Cologne, en 1955, dans le but de réaliser l’édition critique complète, en coopération avec l’éditeur G. Henle Verlag de Munich (Joseph Haydn Werke). Le dessein est alors d’établir une chronologie fiable, de proposer une répartition en genres distincts et d’offrir un texte « sûr », réalisé après l’examen et la confrontation des sources existantes. Plus récemment, à Eisenstadt, la Joseph Haydn Stiftung s’est donné pour mission d’acquérir une collection de lettres autographes. Les années passant, l’institut renommé Fondation Joseph Haydn s’est transformé en un centre international dédié notamment aux archives auditives et visuelles.

À Bâle, en vue du 300e anniversaire de la naissance de Haydn, la fondation a lancé le premier cycle complet des symphonies sur instruments anciens. Le projet, baptisé «Haydn 2032», est placé sous la direction artistique de Giovanni Antonini à la tête de l’ensemble Il Giardino Armonico.

 

CONTRER LES CLICHÉS
L’activité intense autour de l’œuvre de Haydn ne saurait masquer sa «singularité». S’il est reconnu internationalement, le musicien déconcerte encore. L’ampleur de sa production – au moins 107 symphonies, près de 80 quatuors à cordes, 62 sonates pour clavier, 13 opéras, 14 messes et environ… Pour lire la suite CLASSICA N°214 (Juillet-Août 2019)…

 

BIOGRAPHIE EXPRESS

1732: Naissance à Rohrau, à la frontière austro-hongroise.
1739: Intègre la maîtrise de Saint-Étienne de Vienne.
1758: Directeur de musique chez le comte Morzin.
1761: Entre au service des princes Esterházy.
1766: Devient maître de chapelle, charge qu’il occupa jusqu’à la fin de sa vie.
1791: Quitte pour la première fois l’Autriche pour un premier séjour à Londres.
1809: Meurt le 31 mai à Vienne.

 


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