Contrairement aux idées reçues, l’auteur Marc Fayet, aime le désordre. Ou en tous cas, le désordre établi. Celui qui ne surprend pas. Bien préparé à l’avance. Sans surprise. Sa nouvelle pièce est de cet ordre-là. Une distribution parfaitement désordonnée. Fouillis. Trois personnages. Un homme, une femme, un enfant. Le tout dans l’ordre, sans tiercé gagnant. Une course trop longue. Menée par les mauvais chevaux. Seul canasson qui réussi à franchir la ligne d’arrivée, malgré le terrain lourd et bourbeux, Gérard Darmon. Crinière blanche et toque noire, monté, non pas comme un étalon puisqu’il est censé être à l’image de la pièce, stérile, mais sur ses grands chevaux, en apprenant l’existence d’un fils, tombé du ciel. Un homme, un enfant. Tout le propos du spectacle affligeant de la gent masculine lâche, menteuse, et irresponsable, qu’on nous sert à l’envie quand il est question de couple.

Thomas vient sonner chez Bernard, qui n’est pas là. Il est reçu, plutôt mal, par la femme de Bernard, Juliette, qui refuse de l’écouter et tente de s’en débarrasser, à coup de batte de baseball. Thomas prétend être l’enfant que Bernard aurait eu 38 ans plus tôt. Mais si Juliette s’emporte, Thomas l’emporte, ne prend pas la porte et attend de pied ferme l’arrivée de Bernard. A partir de ce moment crucial, l’élan est donné par la prestation de Gérard Darmon, même si l’on est vite essoufflé par le manque de forme et surtout de fond, de ce pauvre texte plat comme une blague belge, aux rebondissements de balle de bowling. La quille est malheureusement loin et on attend la fin avec impatience, quelque peu saoulé par ces personnages qui n’ont pas l’air d’y croire plus que nous. La mise en scène de Richard Berry est propre, sans bavure, mais sans éclat non plus. Vincent Desagnat est Thomas. Tant pis pour nous. Pascal Louange est Juliette. Voilà.

Représentations du mardi au vendredi à 20h30.

Le samedi à 16h30 et 20h30. Le dimanche à 15h30.

Texte : Eric Lebraud – Check Théâtre