Richard Berry se fait l’avocat des diables.
Infanticide, crimes contre l’Humanité, policiers inculpés de non-assistance à personne en danger, innocent finalement guillotiné, jusqu’au délit d’avortement encore en vigueur en 1972. Courjault, Papon, Bobigny, Ranucci, Chevalier, cinq procès retentissants dont le chroniqueur judiciaire Mathieu Aron a relevé les diatribes enflammées des avocats de la défense.
Justice leur soit rendue à tous les deux, le chroniqueur et surtout l’acteur, d’être l’écho des ténors du barreau, qui ont tenté d’éviter à leurs clients, parfois sans succès, de passer leur vie derrière, voire pire. En parfait équilibre entre le bien et le mal, entre le glaive et l’enclume, Richard Berry incarne avec panache la voix de la vérité, qui n’est pas toujours criante mais souvent douloureusement recherchée. Il est le bourreau des cours. Le droit personnifié, malgré les travers de ces magistrats zélés, tribuns illuminés, obsédés de lumière sortie de l’ombre des prisons.
Condamnés à ne pas sortir de l’enceinte des tribunaux néanmoins publics, ces témoignages des parquets brillants, parvenus finalement sur les planches du théâtre Antoine, nous éclairent sur la façon d’interpréter la loi, que nul n’est censé dicter. Quittant les palais de justice et les lambris de la magistrature, ce spectacle nous interpelle par sa justesse rendue, grâce à ce comédien qui prouve une nouvelle fois en jouant ces avocats, qu’il est un maître.
Représentations du mardi au samedi à 19h