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Pourvu qu’il soit heureux de Laurent Ruquier avec Francis Huster

Pépère sifflant sur les ondes à bas débit, Laurent Ruquier est un auteur chronique, souffrant de mots incurables, qui consulte certainement, en passant des radios à la télé. Un malade de l’imaginaire souvent pris de quête de tout et n’importe quoi, s’enfilant aux passages des cachets salvateurs à bas maux. Après avoir quitté son Havre qui n’était pas de paix, il a occupé un studio confortable dans la grande Maison, dite de la Radio, comblé de bonnes ondes, avant de se payer celles des autres et d’attraper la grosse tête.

Celle-ci étant farcie depuis l’enfance, telle une vanne innée qui s’échapperait à chaque respiration et enfilerait les perles humoristiques à l’envi, il blague, il moque, oralement ou par écrit, comme il respire, ne demandant que la reconnaissance d’être pris au mot.C’est chose faite avec cette nouvelle pièce, non pas autobiographique mais personnelle, qui traite vachement mal et même de mâle en pis, de la condition des homosexuels dans notre société, pas vraiment moderne.

Claude et Maxime sont les parents d’un garçon dont la sexualité visiblement très gaie, leur a échappée, et qui la découvrent par la une d’un magazine peuple. La surprise est donc double. Et les questions multiples. Pourquoi ne nous a-t-il rien dit ? Qu’avons-nous raté dans son éducation ? Et qui est cet acteur avec lequel il pose bras dessus bras dessous et même plus puisqu’affinité ? Puisque la surprise est double, la réaction aussi. Celle du père et de la mère. Qui ne vont pas forcément de pair.

Nous n’allons pas dévoiler les tenants et aboutissants qui ne tiennent pas grand-chose et n’aboutissent nulle part, en divulguant les comportements des protagonistes censés incarner tout un chacun, face à ces révélations. Si le sujet est sérieux, le verbe est comique. Du moins les répliques le sont-elles. L’auteur sachant bien écrire, on rit fort. Mais grâce à la forme et non au fond, qui s’enlise dans les sables mouvants du débat de société.

Le père est remonté. La mère est démontée. Et la pièce montée. Et inversement. La chute est finalement surmontée par le rebondissement final digne d’un match de basket avec un ballon gonflable. Francis Huster est Maxime. Paternel. Fanny Contençon est Claude. Mâtinée. Louis Le Barazer est le fils. Homologué. Steve Sussa le bien nommé est le metteur en scène. Le moral est sauf.

Représentations du mardi au samedi à 21h
samedi et dimanche à 16 h

 Texte : Eric Lebraud – Check Théâtre