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La saison 2017-2018 du Deutsche Oper Berlin

La réputation du Deutsche Oper Berlin n’est plus à faire. Les mélomanes du monde entier savent que la façade austère de l’imposant bâtiment années 50 abrite l’une des plus grandes compagnies d’opéra en Europe.

Comme à son habitude, le Deutsche Oper affiche au cours de cette saison 2017-2018, une quarantaine de titres d’opéra et également des concerts et des spectacles de ballet de très haute tenue. Parmi les nouvelles productions, l’on remarque tout particulièrement la création de L’Invisible. A 81 ans, le grand compositeur Aribert Reiman offre à Berlin un nouvel opus sur un texte de Maeterlinck.

Après Les Huguenots, le grand opéra à la française est de nouveau à l’honneur avec Le Prophète du même Meyerbeer dans une mise en scène attendue du génial Olivier Py. On retrouve avec plaisir Rolando Villazón à la mise en scène de Fledermaus, une Chauve-Souris qu’on attend très joyeuse, comme il se doit. Das Wunder der Heliane comble les amateurs de rareté car l’œuvre de Korngold est moins souvent montée que Die tote Stadt, son autre chef-d’œuvre.

A noter également, deux versions de concert remarquables qui permettent à Diana Damrau et à Joseph Calleja de briller dans Maria Stuarda de Donizetti pour elle et pour lui, dans L’Arlesiana de Cilea.

Une grande saison se juge aussi dans les reprises avec les distributions adéquates. C’est un vrai bonheur de pouvoir entendre la très belle Pretty Yende dans Lucia di Lammermoor face à René Barbera. Bryan Hymel et Diana Damrau forment une affiche exceptionnelle dans le Faust de Gounod et Klaus Florian Vogt est un Lohengrin qu’il faut voir au moins une fois dans sa vie de mélomane.

Mais cette saison 2017-2018 du Deutsche Oper est sans doute l’année Anja Harteros. La superbe soprano est distribuée dans pas moins de trois opéras où elle donne tout l’étendue de son immense talent (Lohengrin de Wagner et Verdi avec Un ballo in Maschera et Don Carlo).

D’autres belles sopranos sont à Berlin cette saison comme Maria José Siri, Hui He, Maria Agresta ou même Sonya Yoncheva qui lors d’un concert, égraine les grands airs de Verdi. Il y a également une Traviata attendue, celle de Olga Peretyatko.

Le répertoire de la saison 2017-2018 de l’Opéra de Berlin est très équilibré entre les oeuvres en italien et en allemand avec bien sûr, des opéras en français (Carmen, Le Prophète, L’amour des trois oranges et Faust) et en russe (Lady Macbeth de Mtzenk). Verdi est sans doute le mieux servi avec les grands succès populaires comme Aida, Nabucco, Rigoletto et Il Trovatore ou La Traviata déjà citée. Wagner n’est pas en reste avec Der fliegende Holländer, Lohengrin et Tannhaüser mais celui qui fait la parfaite synthèse européenne, c’est bien évidemment Mozart avec Die Zauberflöte, Le nozze di Figaro Cosí fan tutte et Don Givanni, des chefs-d’œuvre !

Il faut également mentionner la danse car avec le Staatsballet Berlin, le Deutsche Oper offre des spectacles d’une exceptionnelle qualité. Les grands classique Lac des Cygnes, Casse-Noisette et Belle au bois-dormant côtoient les œuvres plus contemporaines des chorégraphes en vue, Benjamin Millepied ou Jean-Christophe Maillot. Une très belle saison qui confirme la place de Berlin dans le top des grandes villes de la musique classique et de l’opéra.